La météorite dite « Allende », tombée en 1969 au Mexique, est probablement la météorite la plus étudiée de toute l’histoire. Elle est le représentant archétypal des chondrites carbonées, qui sont parmi les corps les plus primitifs du système solaire (cf. lien). Elle a de ce fait fortement contribué à faire connaître l’âge de notre système solaire à une très grande précision. La méthode utilisée pour cette datation se base sur la désintégration U-Pb et sur la mesure des abondances relatives des différents isotopes du plomb.
La Figure présente les différentes mesures isotopiques effectuées en différents endroits de la météorite. En vous basant sur ce graphe, essayez d’estimer l’âge « d’Allende » en utilisant les formules présentées au chapitre «Comprendre ». Attention: Les fractions isotopiques reportées sur le graphe ne sont pas forcément celles de la formule présentée dans le cours.
La MMSN est une entité théorique qui permet d’avoir une idée de la structure initiale du disque proto-planétaire qui a formé les planètes du système solaire, en faisant l’hypothèse que celles-ci se sont, en gros, formées à leur emplacement actuel (cf. cours).
A partir de la masse et de la composition actuelle des 8 planètes du système solaire, donner une estimation de la distribution radiale de la matière solide (roches+ glaces) dans la MMSN. Pour cela on peut supposer que la masse solide de toutes les planètes était initialement repartie dans un disque continu s’étendant de l’orbite de Mercure à celle de Neptune. L'information que l'on cherche est alors quelle est la densité surfacique ∑de matière (par exemple en kg/m2) dans ce disque en fonction de la distance radiale r au soleil. Il peut ensuite être intéressant de tracer un graphe représentant ∑(r).
Attention: si pour les planètes telluriques la masse solide de ces planètes peut-être considérée comme étant égale à leur masse totale, il n'en va pas de même pour les planètes géantes (qui contiennent également beaucoup de gaz). La masse totale de matière solide (roche+glaces) contenue dans les planètes géantes n'est pas connue avec une grande précision, mais on pourra prendre les fourchettes suivantes:
Jupiter: entre 10 et 45 MTerre de matière solide
Saturne: entre 20 et 30MTerre de matière solide
Uranus: entre 9 et 13 MTerre de matière solide
Jupiter: entre 12 et 16 MTerre de matière solide
Donner la vitesse de libération vlib à la surface d’un planétésimal de taille R et de densité ρ, en supposant, pour simplifier, que celui-ci a une forme sphérique.
Application numérique : donner vlib pour un corps de 1km, pour un corps de 100km, pour la Terre, et pour Jupiter.
Comme nous l’avons vu (cf. lien1 et lien2 ), l’étape intermédiaire dans le scénario de formation planétaire est celle qui fait passer de planétésimaux kilométriques à des « embryons » planétaires de 500-1000km. Lors de cette étape, le processus fondamental est l’attraction gravitationelle mutuelle des planétésimaux lors de leurs rencontres. Dans sa version initiale, le modèle d’accrétion des planétésimaux supposait que ceux-ci croissent de manière « ordonnée », c’est à dire tous ensemble et à la même vitesse. Même si on sait qu’aujourd’hui ce scénario ne correspond pas à la réalité (l’accrétion se faisant par effet « boule de neige » bien plus rapide), il est quand même intéressant d’avoir une idée du rythme de croissance pour cette croissance « ordonnée ».
Pouvez vous ainsi estimer le temps qu’il faut pour former des corps de 1000km à partir d’une population de corps de 1km ? On supposera que :
Les phases d’accrétion boule-de-neige puis oligarchique produisent in fine un seul corps dominant (un « embryon ») à chaque distance radiale de l’étoile centrale (cf. cours « Accretion boule de neige », « Oligarchique » et « épuisement des ressources »). Un tel corps grossit en accrétant des petits planétésimaux et débris contenus dans sa « zone d’alimentation », c’est à dire un anneau radial à l’intérieur duquel tout corps aura une orbite croisant celle du corps dominant en raison de la focalisation gravitationnelle vers celui-ci (cf. lien). Pour un corps massif, la largeur de cette zone d’alimentation est environ égale à de chaque côté de l'orbite de la planète, où est le rayon de Hill correspondant à la « sphère d’influence » gravitationnelle du corps.
A) Montrer que la croissance par accrétion sur l’embryon va forcément finir par s’arrêter, car l’élargissement de la zone d’alimentation est plus lent que la croissance de l’embryon.
B) Estimer, pour une MMSN à 1UA du soleil, quelle est approximativement la masse atteinte par un embryon au moment où sa zone d’alimentation est vidée.
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Pour retomber sur l'équation du cours, on calculera d'abord, pour au moins 2 points du graphe, les valeurs de et . Si tout se passe bien, on obtiendra alors une valeur pour le rapport . Il n'y a hélas pas de solution analytique à cette équation. Pour trouver la valeur de t, on pourra s'aider d'un solveur numérique, comme par exemple celui-ci. Conseil: pour faciliter l'utilisation du solveur, on peut choisir d'exprimer t en milliards d'années.
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On peut considérer que la masse de chaque planète était initialement uniformément répartie entre la moitié de la distance jusqu'à la planète précédante (plus proche du Soleil) et la moitié de la distance jusqu'à la planète suivante (plus éloignée du Soleil). Dans ce cas, on peut facilement estimer la densité surfacique moyenne de matière dans l'anneau défini par ces 2 limites. Attention: On prendra en compte la ceinture d'astéroides, en considérant que la masse totale de celle-ci (environ 1022kg) se situe à une distance moyenne de 3UA du soleil.
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On peut commencer par estimer, pour un planétésimal de taille r, quel est le nombre d’autres planétésimaux (de même taille r) qu’il va rencontrer par unité de temps. Pour cela, on peut supposer que ce planétésimal avance en ligne droite à la vitesse dans un disque d’épaisseur (où a est la distance au soleil eti est l'inclinaison des orbites de tous les planétésimaux)
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Ceci revient, en pratique, à comparer, pour une masse donnée, la masse totale disponible dans la zone d’alimentation à la masse de l’embryon lui même.