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Processus stochastique et Densité spectrale de puissance | 
La notion de densité spectrale de puissance (DSP) n'est pas simple à définir, cependant très utilisée dans la littérature de traitement du signal. Nous donnons une définition mathématique pour qu'il n'y ait pas d'ambiguités mais compte tenu de la sophistication des notions introduites, le lecteur pourra se référer à la description qualitative suivante.
              La densité spectrale de puissance est une propriété relative à plusieurs variables aléatoires. Les familles de variables aléatoires peuvent par exemple représenter des mesures sur lesquelles on a une incertitude. A chaque instant de mesure on associe une variable alétoire qui a une certaine densité de probabilité. En physique théorique ou en économie, on rencontre des processus stochastiques continus - typiquement le mouvement brownien, qui représente des mouvements d'atomes ou des fluctuations de prix. Formellement, un processus stochastique est une famille de variables aléatoires indexées par un ensemble totalement ordonné 
, toutes définies sur le même espace de probabilité (
. Dans ce cours on aura seulement besoin de 
 ou 
. On note 
 l'espérance mathématique. 
            
              Dans le cas général, la densité de probabilité de la variable aléatoire 
 (pour 
) dépend des valeurs prises à d'autres "instants" par les autres variables aléatoires. En particulier on peut s'intéresser à une éventuelle probabilité de périodicité. Par exemple si on modélise un nombre de ventes de vêtement par jour, on verra des ventes plus importantes au moment des soldes (à peu près tous les six mois). La densité spectrale de puissance est un outil qui permet de visualiser ce genre de périodicité. Dans la section suivante, on voit que si on prend une famille de variables aléatoires certaines, c'est à dire que 
 vaut une certaine valeur réelle 
 avec la probabilité 1, la DSP en une fréquence 
 est égale à 
, où 
 est la transformée de Fourier de 
. Si maintenant 
 est une variable alétoire, la DSP sera la "transformée de Fourier typique" d'une réalisation de 
.
            
Pour définir cette notion mathématiquement, on doit d'abord introduire les notions de convergences et intégrales en moyenne quadratique. Pour plus de précision le lecteur peut se référer au cours de Timo Koski à KTH.
              Rappelons d'abord que si 
 sont des variables aléatoires et 
 une fonction mesurable alors 
 est une variable aléatoire. En particulier, si 
 est un scalaire, 
 et 
 sont des variables aléatoires. Pour un rappel sur les variables aléatoires, voir le cours de Didier Pelat.
            
              Soit 
 un espace de probabilités, on dit que la suite de variables aléatoires 
 telle que 
, définies sur cet espace converge en moyenne quadratique si et seulement si:
            
              
            
              Soit 
 un processus stochastique continu (
) tel que chacune des variables aléatoires 
 a une espérance finie (
). L'intégrale en moyenne quadratique du processus 
 sur l'intervalle 
 est définie comme la limite en moyenne quadratique (lorsqu'elle existe) de:
            
              
            
              Pour 
 et 
. On la note alors 
. 
            
On définit alors la densité spectrale de puissance comme:
              
            
              Où 
            
              Cette définition un peu complexe peut être vue comme une généralisation de la transformée de Fourier à des processus stochastiques. En effet, lorsque le processus 
 est telle que 
 avec une probabilité 1, l'intégrale en moyenne quadratique se comporte comme l'intérale de Riemann, alors 
 est le carré du module de la transformée de Fourier de la fonction réelle d'une variable réelle 
. Dans le cas où les 
 sont aléatoire, 
 est le carré de la transformée de Fourier "en moyenne" des réalisations de 
 Par exemple si 
 modélise une tension mesurée au cours du temps dans une expérience d'électronique réalisée un grand nombre de fois, donnant 
 profils de tension 
 à l'expérience 
 (des réalisations du processus stochastique 
), la moyenne des carrés du module des transformées de Fourier des 
 notée 
 sera approximativement égal à 
. Si le nombre d'expérience 
 tend vers l'infini 
 en norme 2.
            
              Dans le cas d'un processus stationnaire discret (
), on peut directement définir 
 et 
.
            
              La densité spectrale de puissance a une définition plus simple lorsque le processus est stationnaire, c'est à dire lorsque le processus 
 vérifié:
            
 tel que 
 ne dépend que de 
, i. e. 
 tels que 
, on a 
. On note appelle alors habituellement la fonction d'autocorrélation 
, telle que 
              Les processus stationnaires modélisent des phénomènes qui ont une certaine invariance dans le temps, en particulier la covariance ne dépend pas de 
 de manière absolue, mais de manière relative à un autre instant. Dans ce cas, la densité spectrale de puissance est égale au carré du module de la transformée de Fourier de la fonction 
. L'équivalence avec la définition de la densité spectrale de puissance donnée plus haut est établie par le théorème de Wiener-Khinchin.