Les missions Corot et Kepler et leurs résultats


Deux missions de photométrie de haute précision

Nous terminerons par une description de deux missions spatiales dédiées (au moins partiellement) à la recherche et l’étude des transits exoplanétaires, et de leurs principaux résultats.


Corot

Corot
satellite-corot.png
le satellite Corot
Crédit : CNES
Courbe de lumière de Corot-7 b
corot-exo7b.png
Crédit : ESA

CoRoT (COnvection ROtation et Transits planétaires), un programme mené par le CNES en collaboration avec l’ESA, a fonctionné de janvier 2007 à décembre 2012. Ce télescope de 27 cm en orbite géocentrique polaire était équipé de 4 détecteurs CCD couvrant un champ d’environ 3.5°. CoRoT a suivi des milliers d’étoiles de magnitude 11 à 16 avec une sensibilité photométrique d’environ 0.01 %. CoRot a permis la découverte de 31 exoplanètes. Parmi celles-ci, on peut relever les cas particulièrement intéressants suivants :


Kepler

Kepler

Nombre d'exoplanètes
transit-fig8.png
Figure 8 : Nombre d’exo-planètes découvertes par année (jusqu’au 10 mai 2016). En bleu clair et ocre, la contribution de Kepler à ces découvertes.
Crédit : à traduire
Exoplanètes candidates de Kepler
transit-fig9a.png
Figure 9a : Candidats planétaires Kepler (en date du 23/07/2015) dans un diagramme période / rayon.
Crédit : à traduire
Taille des exoplanètes
transit-fig9b.png
Figure 9b : Distribution des exo-planètes confirmées en fonction de leur rayon
Crédit : à traduire
Exoplanètes dans la "zone habitable"
transit-fig10.png
Figure 10 : Les 21 planètes de rayon inférieur à 2 rayons terrestres et se trouvant dans la zone habitable. Elles sont placées dans un diagramme montrant l’énergie qu’elles reçoivent de leur étoile (normalisée à celle reçue par la Terre du Soleil) en fonction de la température de l’étoile. Les zones vertes indiquent l’extension probable de la zone habitable selon une estimation prudente (vert clair) et optimiste (vert foncé).

Kepler, une mission du programme « Discovery » de la NASA, a été lancée en mars 2009 et a fonctionné nominalement jusqu’en mai 2013. Malgré des avaries techniques, elle a pu poursuivre son programme exoplanètes après cette date, sous le nom de mission K2. Avec un télescope de 1.4 m en orbite héliocentrique, sa précision photométrique est de 3x10-5, ce qui permet d’atteindre les planètes sub-telluriques, même si de nombreux transits sont nécessaires pour garantir des détections sans ambiguïté. Avec un champ de 115 degrés carrés, Kepler surveille en permanence 150,000 étoiles, pour la plupart de magnitude 14-16, avec une mesure photométrique toutes les 30 minutes. Un traitement automatisé détecte les «candidats », appelés aussi les Kepler Objects of Interest (KOI), i.e. les signaux pouvant indiquer le transit d’une exoplanète, mais qui doivent ensuite être inspectés/validés pour éliminer les faux positifs.

Les résultats de Kepler sont annoncés sous forme de parution régulière de liste de candidats et de planètes confirmées. Le nombre de planètes Kepler confirmées a dépassé le millier en janvier 2015, et a atteint 2325 en mai 2016 (Fig. 8). La majorité est dans la gamme des « super-Terre » (1 à 2 rayons terrestres) et « mini-Neptune » (2 à 3 rayons terrestres) (Fig. 9a, 9b). A ce jour, le nombre total d’exoplanètes confirmées découvertes par la méthode des transits est de l’ordre de 2700 (correspondant à environ 2000 systèmes planétaires), sur un total de 4000 environ. La méthode des transits est devenue, et de loin, la plus prolifique.

Outre la richesse et les études statistiques que permettent ces découvertes, on peut, comme pour CoRoT, relever quelques cas de planètes ou systèmes Kepler remarquables :