La partie du spectre des planètes du système solaire qui se trouve dans le proche infrarouge est en fait largement dominée par la réflexion du spectre du soleil ! La pente des spectres des planètes et de l'étoile (à basse résolution) est donc très similaire ce qui fait que le contraste entre le soleil et une planète donnée va être quasiment identique si l'on se trouve dans J,H ou L. Pour la Terre le contraste est d'environ 10-9 alors que pour Jupiter il est d'environ 10-8.

Le fait que Jupiter se trouve à plus de 8 arcsec du Soleil est un problème potentiel : si l'objet est trop loin de son étoile il peut ne pas rentrer sur la CCD ou y apparaître mais hors de la zone corrigée par l'optique adaptative. Par exemple pour SPHERE, on recherche une planète entre 0,1'' et 3'', ici Jupiter est complètement en dehors pendant la majeure partie de son orbite. Le contraste entre le Soleil et Jupiter est inférieur à 10^{-8} ce qui le place dans un classe d'objet pouvant être détectés par les ELTs mais à la limite, invisible en bande L et uniquement dans des configurations orbitales précises comme suit :

orbiteJup.png
La ligne de visée doit être presque parallèle au plan de l'orbite, pour que la lumière réfléchie par Jupiter soit détectable à moins de 3 arcsec, lorsque la planète passe derrière le soleil.

Pour la Terre, son contraste est inférieur à 10-9, ce qui la place en dessous des limites de détection des instruments au sol proposés ici, mais elle reste potentiellement imageable dans les bandes H et J, et peut être depuis l'orbite de α Centauri Bb...